Terre de Provence
(Terza-Rima)
Sur des blés échaudés luit un soleil de plomb,
Les hommes de labeur se donnent du courage,
Chantant des airs anciens, quand l’astre est à l’aplomb.
Le corps un peu voûté, ils redoutent l’orage,
Ratissant à grands coups cet immense terrain
Où les coquelicots animent leur ouvrage.
Ils aiment ce travail accompli dans l’entrain,
Se partageant l’endroit aux beautés si nombreuses,
Quand chaque jour jouit de l’œuvre de leurs mains.
Chaque être est fier et simple et l’âme vertueuse,
Quand sonne l’angélus, chacun prie en secret,
Dans la mémoire ayant, bien des tâches heureuses…
Si parfois dans le cœur ils ont un goût aigret,
C’est de n’avoir pas eu le temps de tout connaître,
De ce riche terroir, leur laissant des regrets…
Ces tâcherons – sans doute – ont tout pour reconnaître,
Qu’ils furent bien chanceux de vivre en ces hauts lieux
Et qu’en cette Provence, ils ont tous pu y naître…
Qu’elle est par-dessus tout, une terre des dieux !
(Extrait de « Couleur lavande »)
Roseline Gilles-Renier