Le clan des poètes disparus…
En éphèbes racés, confits de l’éloquence,
Leurs vers ils déclamaient, les lèvres au bord du cœur,
Qu’ont ces êtres de foi, nourris de confiance,
Se voyant
en secret, comme de vils voleurs…
Ils rendaient les honneurs aux dives poésies,
Sans crainte d’être pris pour haute trahison ;
Offrant de la beauté, comme un legs de la vie ;
En ces temps l’écriture n’était plus qu’oraison…
Ils ont ouvert leur âme à toutes les merveilles,
Laissant au monde, plus, que des phrases, des mots :
L’usage, en vérité, de l’esprit qui s’éveille,
A toute science neuve, en dépit des complots…
Les dogmes inhérents aux plus hautes écoles,
Qui jugent les « élus » par cette absurdité :
Plaçant au premier plan, l’ordre et le protocole,
Oubliant qu’un poète, honnit l’obscurité…
Choisissant le bonheur, qui rend meilleur et donne,
Ils ont payé très cher l’amour particulier
Qui rend libre et heureux, l’être qui s’y adonne,
Prenant avec délice un chemin singulier…
Ils s’en sont donc allés, des rêves plein la tête,
Retrouver professeurs, poètes ou amis
Avec lesquels le soir, s’oubliant dans la fête,
Ils refaisaient le monde sans aucun parti-pris !
Roseline Gilles-Renier