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Aux femmes du monde !
(Poème écrit pour la « Journée de la femme » le 8 mars 2015)
Tu es gracieuse dès la naissance, enfant de la douleur,
Tes yeux immenses portent les étoiles du firmament,
Tes mains ont la douceur des caresses,
Le privilège heureux de la tendresse et de l’amour.
Tu sais murmurer des mots tout empreints de bonté,
Quand les cœurs sont fatigués, que les esprits chavirent,
Lorsque la vie est difficile, tu sais comment donner.
Tu es cette part de songes, dont les hommes rêvent,
Ce Paradis de voluptés qu’ils recherchent dans les cieux,
Dans leur croyance et leur implacable folie !
Mais, tu es là, si près !, faut-il te chercher ailleurs que sur terre ?
Tu es un havre de paix, bravant les guerres injustes,
Charme, beauté, patience, calmant les opprobres et les outrances.
Tu es le ventre rond du monde, offrant ton corps à la vie.
Tu es fille, sœur et puis mère, avant même d’être femme.
Tu es devenue par ta force, l’espérance des êtres civilisés.
Et pourtant … dans une foi dépravée
Tu es cette proie de choix dans les odieux délires,
Cette ombre déguisée, passantImage may be NSFW.
Clik here to view. en silence dans les ruines,
La beauté de tes yeux, cachée…partout où tu n’es rien !
Rien qu’un objet de plaisirs ou d’immondes souffrances,
Soumise, ton choix n’existe pas, tu n’as aucun droit…
Et là où des hommes fous lacèrent avec rage ton quotidien,
T’enfermant sans raison, mortifiant ta destinée,
Te lapidant à coups de pierre pour avoir sans doute, osé aimer,
Tu supplies rarement, digne et intègre dans ton sort
Que tu connais puisque tu es « femme » !
On te marie à peine pubère, ta peau est douce et rose, à croquer !
Puis l’on t’engrosse d’enfants, que tu devras laisser partir…
Ou dans ta chair, déchirée on fera de toi une femme à soldats,
Ô toi, symbole vivant de l’aveuglement !
Un poète a dit : « La femme est l’avenir de l’homme ! »
Se serait-il trompé ? Fille d’Ève, réveille-toi !
Que retient de l’histoire, le mâle, du berceau de sa terre ?
Rien d’autre que le néant, auquel il te répudie…
Aux femmes, aux sœurs, aux mères, merci !,
Merci de porter l’amour comme un lourd fardeau parfois.
Même si chaque parcelle de ton être crie, telle est ta mission :
Sans toi mourra l’humanité ; dès lors femme, sois bénie !
Relève la tête, regarde bien droit l’amer de ton existence ;
Un jour, pas si lointain, tu reprendras tes droits,
C’est de notre terre, ici-bas, que tu feras un Paradis !
Bannis la soumission aveugle des mortes vivantes,
Car cette existence obscure qui est tienne, qu’est-il de pire ?
N’accepte plus de payer le lourd tribut de vivre, d’être « la » victime,
Ou mieux peut-être : prends le droit de rire et de chanter !
Tu n’hériterais que de mourir pour un lieu de perdition
Où là encore, tu n’y serais qu’un désir sans plus et pour l’éternité...
Allons, debout ! Sans toi, les hommes ne peuvent rien
Simplement parce que c’est TOI, qui peux donner la VIE !
Roseline Gilles-Renier