Sur les pas de Verlaine
(Schaltinienne – poème classique)
Au lever du soleil, traversant la Grand - place
De la ville messine et l’âme en pamoison,
Le marché, ses parfums, près d’une garnison,
S’inscrivaient en mon cœur comme une dédicace.
En l’onirique endroit, rappelant le passé,
Verlaine évoluait dans un songe tenace
Le rendant malheureux ; je suivis son tracé…
Et dans ce lieu lointain – souvenir de jeunesse -
Sa mère je crus voir, dans un semblant d’ivresse
Dont le bonheur, si fort, me tenait harassé !
Je rapprochai mes pas de sa vieille demeure,
Dont le charme ancestral rehaussait chaque mur ;
Les merles et pinsons sifflaient d’un ton trop pur
Un refrain suranné, masquant le gond de l’heure.
Me tenant au portail, témoin des vers d’antan,
Une larme jaillit, rien qu’une, qui écœure…
Comme un vertige ému, toujours se répétant :
Le parfum des lilas me rendait ses effluves,
Mes paupières bouillaient, me semblaient des étuves :
Au loin, il s’en alla… ô lui, que j’aimais tant !
Roseline Gilles-Renier