Brugge la belle
Lorsque l’astre inondait la campagne sans vie,
Somnolente, la ville occultait lentement,
Portes et vieux vantaux de chaque monument
D’un étrange linceul, la voulant asservie.
Là, de son doux sommeil, elle était assouvie ;
Aucun nuage au loin, pas un seul mouvement…
Une tendre torpeur enchantait le moment
Qui la rendait alors nébuleuse et ravie.
Ce rêve sublimant les plus nobles atours,
Décalquait l’horizon de bizarres contours :
Un antique brocart aux couleurs mordorées !
A couvert d’un portique, y trouvant un abri,
Pour un temps, je laissai notre monde assombri,
Mon âme irradiant d’images éthérées !
Roseline Gilles-Renier