Molière m’a dit, en confidence : « Sois en paix et, pense… » :
J’aurais pu m’abstenir de vivre « La Bohème »,
Rechercher les honneurs et faire que l’on « m’aime » …
J’ai fait le choix de « VIVRE », œuvrant pour le talent,
« Avare » - je ne veux - des plus beaux sentiments.
J’aurais pu, oui !, hurler ma « rancœur » à la lune,
Comme les « Loups Fâcheux » cherchant bonne fortune…
Mais je ne suis que « moi », pour offrir du bonheur
A ceux qui sont les « miens » (*), emplissant tout mon cœur.
J’aurais pu avancer, poussée au vent qui passe,
Pour arriver « plus haut » ou « plus loin » dans l’espace…
Mais j’ai toujours pensé, que plus l’on devient « grand »,
Comme le « Sganarelle », on perd tout en courant.
J’aurais pu me montrer, sous d’autres « apparences »,
Comme un piètre « Tartuffe »,évidé de « substance » …
Alors que « dévoilé », il n’est plus grand affront
Que préférer « paraître », en gardant haut le front.
J’aurais pu me gaver de folle impertinence,
« Précieuse ridicule » affectant l’éloquence…
Dans des salons dorés, en « m’écoutant parler »,
Mais, Molière agacé s’en serait vite allé.
J’aurais pu m’installer sur la plus « haute marche »
Les vices déjouant, les honneurs qu’on « s’arrache » …
Une « Femme savante », utilisant son corps,
Pour baigner dans le lucre et sans aucun remords.
J’aurais pu, me venger, là, sans aucune honte,
Mais j’ai réservé « mieux » … à l’instar de « Géronde »…
Pour « briller » comme un « roi », de mille « orgueils faquins »
Avec la langue double, en un fourbe « Scapin ».
Ah !, pouvoir s’envoler vers un lieu « idyllique »,
Là où les troubadours, prodigues de musique,
Peuvent tout « oublier », en écrivant des vers…
Au risque d’être alors : « Malade imaginaire ».
Mais je sais qu’au destin, vivra le « méritant » …
Tel « Bourgeois gentilhomme », sur la piste restant :
« Éloge intemporel » qui pourra perdurer,
« Grand par le souvenir » de son œuvre, « à jamais » !
(Roseline Gilles-Renier, poétesse, essayiste, écrivaine, châtelettaine depuis 50 ans…)
(*) Les « miens » ? Les artistes, les poètes, les êtres simples, fidèles, capables « d’aimer » et de « comprendre » que l’on n’est jamais plus que ce que l’on « vaut » et que le « paraître » un beau jour, s’en va à vau-l’eau…
Moralité :« Prenez-en votre parti : ceux qui se croient puissants seigneurs s’en iront un jour vers l’oubli ; mais n’oubliez jamais que là où ils sont, c’est vous qui les y aurez mis ! »